Lors de la représentation de la pièce de théâtre jouée par la troupe du patronage laïque en 1930 "Le doigt du pied de Saint Guignolet" monologue comique de Delormel et Garnier (1889), le journal Le Progrès du Finistère a publié un article intitulé "L'ESPRIT LAIQUE, Ses audaces" faisant la critique du contenu de la pièce de théatre jouée.

 

Voici l'article en question :

    

 

L' ESPRIT LAIQUE

Ses audaces

 

                « Tout le monde sait que les « laïcards » croient avoir tous les droits avec la vérité, avec la politesse, avec le bon sens, avec l'esprit français. Tout leur est permis, semble-t-il. Certains de leurs journaux venimeux ne le prouvent que trop, et leurs polémiques tournent vite à l'aigre et au déballage de sales petits potins. Tout leur paraît bon quand ils en veulent à quelqu'un ou à quelque chose. Rien ne trouve grâce devant eux, ni les dévouements les plus beaux et les plus désintéressés, ni les institutions les plus admirées et les plus respectables.

                Il y a cependant une limite à toutes les audaces et il y a des choses qui dépassent les bornes du tolérable. Ces bornes, les dirigeants du « Patronage Laïque de Pont L'Abbé » viennent de les franchir dans des conditions peu communes. Nous le tenons de l'un de nos correspondants les plus autorisés, dont voici la lettre :

                Ce matin, en parcourant « La Dépêche », mes yeux sont tombés sur le programme que doit donner demain ( 7 juin ) à Saint Guénolé- Penmarc'h, salle Kerfriden, la troupe du « Patronage Laïque de Pont L'Abbé » et j'ai remarqué, dans la liste des morceaux, un monologue intitulé « Le doigt de pied de Saint Guignolet ». Ce nom, vous ne l'ignorez pas, est la forme française de Guénolé. Je crois connaître ce monologue pour l'avoir lu il y a des années et je trouve qu'il y a vraiment de la goujaterie chez les organisateurs de cette fête à faire raconter, à deux pas de la chapelle du Saint, cette histoire ridicule et malpropre faite pour bafouer tous ceux qui invoquent l'intercession de nos vieux Saints dans les épreuves de cette vie..

 

                Et après quelques détails sur le monologue qui n'a rien d'une œuvre littéraire, notre correspondant disait :

                « Vous penserez sans doute comme moi qu'une aussi fétide moquerie à l'adresse de nos vieux Saints cornouaillais mérite d'être vigoureusement relevée »

               

                Voilà jusqu'où sont allés des gens qui prétendent faire de l'éducation laïque et de l'enseignement postscolaire ! Et que diriez -vous si vous lisiez certaines publications de la « Défense Laïque » et les brochures qu'elle propose à ses adhérents et amis! Vraiment, pour écrire ce qu'ils écrivent, il faut se complaire dans la boue ! Les livres ne suffisent pas aux laïcards de Pont L'Abbé. Il leur a plu d'aller, à quelques mètres de la chapelle d'un de nos grands Saints, le bafouer et le salir et couvrir de ridicule ceux qui le prient. De telles audaces dépassent vraiment les bornes.

                On dira peut être qu'ils n'ont pas songé à tout cela. Eh bien, il fallait y songer. C'est dégoûtant ! On n'attaque pas ainsi nos traditions les plus augustes et les plus certaines, nos grands Saints et nos pères dans la Foi. Des hommes qui ont fondé notre nation qui ont, de leurs fatigues et de leur sueur, créé la Bretagne chrétienne et civilisée, ont droit au respect et à l'admiration de tous.

                Nous ne tolérerons jamais qu'on les attaque. Il y a des limites à tout …..»

 

                                                                                                Le Progrès du Finistère

                                                                                               ( samedi 14 juin 1930 )

 

  ( Pièce jouée : « Le doigt du pied de Saint Guignolet » monologue comique de Delormel et Garnier ( 1889 )

Photo de la troupe de théâtre, 1930.

Photo de la troupe de théâtre, 1930.

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